Globalement, tous les indicateurs de l’économie gabonaise devraient conserver leur coloration verte l’an prochain. En effet, selon la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface), la reprise amorcée par l’économie gabonaise en 2021 va se poursuivre grâce aux industries extractives.
Dans ses récentes mises à jour sur le pays, en 2023, le Gabon poursuivra sa reprise toujours soutenue par les exportations pétrolières (représentant environ 50% des exportations totales), depuis l’atténuation de la crise sanitaire. Bien que l’économie soit encore peu diversifiée, celle-ci profitera de la dynamique de ses activités secondaires, en particulier du secteur minier (principalement avec le manganèse), de la construction (résultant des investissements, surtout en provenance d’Europe, dans les hydrocarbures), de l’agriculture (avec le développement de l’exploitation du bois et de l’huile de palme), ainsi que de la reprise dans les services.
Grâce à la préservation de ses forêts tropicales (recouvrant un peu plus de 90% de son territoire), poursuit l’assureur français, le pays entend aussi profiter de son statut d’absorbeur net de carbone en commercialisant ses crédits carbone (représentant un montant d’environ 291 millions d’USD).
Par ailleurs, même si sa progression sera tempérée par le vieillissement des gisements pétroliers, la production de pétrole augmentera grâce à l’exploitation de nouveaux puits et à l’assouplissement progressif des quotas de l’OPEP+. Néanmoins, si les prix du pétrole résultant du conflit russo-ukrainien sont favorables aux exportations et aux recettes publiques, la hausse concomitante des prix à l’importation des denrées alimentaires, dont le pays dépend fortement, entretiendra les tensions inflationnistes, fait-il savoir
Néanmoins, ajoute Coface, l’ancrage du franc CFA à l’euro permet tout de même de les contenir. A cet égard, la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) devrait suivre le resserrement monétaire de la BCE et relever progressivement son taux directeur jusqu’à atteindre 5,75% en 2023. Nonobstant, la consommation des ménages pourrait être entravée par les retombées de la guerre en Ukraine et par un taux de chômage toujours élevé (devant atteindre 23% en 2022).
En outre, les Investissements directs étrangers (environ 5% du PIB en 2022), notamment dans les projets accompagnant la diversification, permettront de compenser la baisse des investissements publics contraints par une politique d’assainissement budgétaire, Enfin, l’amorcement de la construction de deux centrales hydroélectriques, l’une sur la rivière Ngounié et l’autre sur la rivière Okano et le lancement des travaux de la phase d’exploration du gisement de fer de Belinga, dans la province de l’Ogooué-Ivindo devrait également contribuer au développement du pays et à la création d’emplois, conclut Coface.