Au Gabon, le secteur bancaire veut se départir de la triste image qui lui colle à la peau. Celle de ne pas suffisamment prendre de risques pour financer le tissu économique national. Cette nouvelle posture vient d’être confirmée par la Direction générale de l’Économie et de la politique fiscale, dans son tableau de bord de l’économie couvrant l’exercice 2022.
Selon les termes dudit instrument, au cours de la période sous-revue, le montant des crédits bancaires à court termes octroyés aux entreprises privées recensées par la Centrale des risques de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a représenté 54,3%, celui à moyen terme 44,4% et à long terme 1,4%, contre respectivement 62,9%, 36,2% et 0,9% en décembre 2021.
Par secteur d’activités, les crédits consentis au secteur primaire ont constitué 16,5% de l’ensemble des prêts bancaires à fin décembre 2022. Ils ont baissé de 27,9%, passant de 264,6 milliards de FCFA en décembre 2021 à 190,9 milliards de FCFA en 2022. Cela, en lien avec la chute de 63,7% à 27,1 milliards de FCFA des crédits octroyés à la sylviculture et à l’exploitation forestière, ainsi qu’à la baisse de 30,1% des concours à l’agriculture (34,9 milliards de FCFA contre 50 milliards un an auparavant).
Quant au secteur secondaire, il a absorbé 26,2% du total des prêts bancaires. Ils accusent tout de même une baisse de 11,9% à 302,5 milliards de FCFA en décembre 2022. Ce recul est principalement dû à l’amenuisement de 16,2% des concours bancaires accordés à la production et à la distribution d’eau et d’électricité. Le secteur des BTP a également enregistré une baisse des crédits octroyés (-5,1% à 116,9 milliards de FCFA).
Le secteur tertiaire a été le plus gâté. Il a en effet, concentré 57,3% de l’encours des crédits. Les crédits octroyés à ce secteur ont baissé de 20,9% pour s’établir à 662,5 milliards de FCFA en décembre 2022 contre 837,9 milliards de FCFA un an plus tôt. Cette évolution est consécutive à l’affaiblissement des crédits consentis aux secteurs des Transports et Télécommunications (-29,6% à 302,7 milliards de FCFA) et des services aux personnes (-40,9%). Les crédits accordés au commerce de gros et de détail ont augmenté de 11,1% à 230,9 milliards de FCFA.
Avec le ministère de l’Economie