La loi de finances 2024 avait entre objectifs, d’équilibrer les finances publiques et d’augmenter les dépenses sociales et d’infrastructures. Elle prévoyait de ce fait, une mobilisation accrue des recettes intérieures, notamment par la rationalisation des exonérations fiscales, l’élargissement de l’assiette fiscale et la modernisation des administrations douanières et fiscales.
Du côté des dépenses, le gouvernement de la transition était résolument favorable à la rationalisation des dépenses, mais soulignait par ailleurs que la dégradation de l’environnement économique et social, a nécessité la prise d’une série de mesures urgentes pour traiter les arriérés de l’État, notamment le paiement de certains arriérés extérieurs et intérieurs, la régularisation des situations administratives et le paiement des arriérés de pensions de retraite.
En outre, pour atténuer les tensions dans les services publics et l’activité économique, notamment la dégradation des routes et les pénuries d’eau et d’électricité, les autorités ont donné la priorité à l’accélération des travaux d’infrastructures routières, d’éducation, de santé et d’énergie. Ces mesures devraient se traduire par des dépenses plus élevées que prévu en 2024, notamment s’agissant de la masse salariale.
En conséquence, le déficit budgétaire primaire hors pétrole devrait se creuser légèrement en 2024, pour atteindre 15 % du PIB hors pétrole. Toutefois, les contraintes de capacité dans l’exécution des dépenses supplémentaires envisagées et les efforts efficaces pour mobiliser des recettes supplémentaires pourraient entraîner une réduction du déficit primaire hors pétrole.
Pour une mise du solde budgétaire sur une trajectoire plus durable
Les autorités conviennent de la nécessité de mettre le solde budgétaire sur une trajectoire plus durable. Le volume important des dépenses urgentes, notamment sur le plan social, et la nécessité de moderniser certaines infrastructures essentielles à la croissance exigent un retour progressif à une trajectoire budgétaire viable.
Risques de financement élevés
Le gouvernement reconnait que les risques de financement sont élevés compte tenu des conditions financières mondiales défavorables et de l’interdépendance importante entre banques et États dans la région de la CEMAC. Néanmoins, il reste déterminé à honorer les obligations du pays en matière de dette et se tient prêt à procéder aux ajustements nécessaires si leurs efforts de mobilisation des recettes et leur quête d’un financement durable s’avèrent insuffisants.
Avec le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement a convenu de la nécessité d’assurer le respect des règles existantes en matière de Gestion des finances publiques (GFP), de renforcer le cadre d’autorisation de la dette et de veiller à ce que toutes les recettes, y compris les recettes pétrolières, soient transférées sur le Compte unique du Trésor (CUT). Il partage également le point de vue du FMI sur l’importance de combler les lacunes réglementaires qui mènent à une exécution fragmentée des fonctions budgétaires.
Gouvernance et transparence au premier rang des priorités de réforme des autorités
Les autorités gabonaises sont pleinement engagées à mettre le pays sur la voie de la bonne gouvernance et de la transparence. La mise en œuvre d’un certain nombre d’engagements dans ces domaines a déjà débuté. Cela a permis de mieux identifier les dépenses liées aux élections de 2023, ainsi que certaines autres dépenses qui n’étaient auparavant pas inscrites au budget.
Une série de mesures ont été lancées pour détecter les transactions illicites impliquant des ressources et des avoirs publics, en vue de récupérer ces ressources et avoirs. Les autorités accueillent favorablement les recommandations visant à renforcer les cadres de GFP, de lutte contre la corruption et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, aux fins de réduire les facteurs de vulnérabilité liés à la corruption.