La lancinante question de la gestion des ressources du Gabon est au coeur de la problématique du développement de ce pays d’Afrique centrale. A-t-il réellement tiré parti de son énorme potentiel minier et pétrolier ? la question garde toute sa pertinence. Le Fonds monétaire international (FMI) donne un avis très critique. « Malgré de nombreuses tentatives de réformes, des années de gestion défaillante de la richesse pétrolière, d‘inclusion insuffisante et de stagnation des revenus ont fragilisé la situation politique et socio–économique du pays et créé des conditions propices à un coup d‘État », indique l’institution de Bretton Woods.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), « bien que la richesse pétrolière dont a bénéficié le Gabon au cours des 60 dernières années ait aidé ce pays de 2,3 millions d‘habitants à se hisser au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, elle n’a pas significativement contribué au développement et à la réduction de la pauvreté. Les infrastructures restent sous-développées, un tiers de la population vit dans la pauvreté et le revenu par habitant est désormais à peine supérieur à celui enregistré au début des années 1960 (lorsque la production pétrolière a véritablement débuté) et inférieur d‘environ un quart à celui enregistré dans les années 1970 en raison de la diminution des ressources pétrolières ».
Par ailleurs, « si les indicateurs relatifs à la santé et à l’éducation se sont améliorés au fil du temps, ils restent en-deçà de ceux des autres pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, et son indice de capital humain est proche de la moyenne de l‘Afrique sub-saharienne même si le pays est parmi les plus riches de la région. Le chômage s‘élève à 36% mais est plus important chez les jeunes, où il atteint 40%. Par conséquent, les griefs économiques et sociaux s‘accumulent depuis des années », alerte le Fonds.
Fort de cela, le gouvernement de transition se heurte ainsi à quelques difficultés économiques et sociales. La population espère que ce changement de régime permettra de rattraper rapidement le retard enregistré en matière de développement et d’opportunités sociales mais les marges de manœuvre budgétaires sont limitées et de plus en plus étroites, car les recettes pétrolières s’amenuisent. Les autorités s‘efforcent de régler les questions urgentes tout en débutant un travail de fond sur des politiques à long terme.
Au cours des premiers mois de la transition, elles ont commencé à rembourser les arriérés extérieurs et intérieurs, ont rectifié les comptes budgétaires pour 2021–22 et adopté le budget pour 2024 en tenant compte de recettes et de dépenses non incluses auparavant.
Par ailleurs, elles ont adopté le Plan national de développement pour la Transition (PNDT) 2024–26 et instauré un dialogue politique avec toutes les parties prenantes en vue d‘une réforme prochaine des institutions politiques, économiques et sociales. Le PNDT repose sur cinq piliers : les réformes politiques et institutionnelles, le développement des infrastructures stratégiques, l‘intensification de la diversification économique, l‘amélioration du capital humain et de l‘inclusion sociale, et la durabilité environnementale et la résilience aux changements climatiques.