Le 19 août 2024, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies ( Africa CDC ) a confirmé 17 541 cas de MPOX et 570 décès dans 12 pays africains en 2024. Une semaine plus tôt, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Africa CDC avaient déclaré que le MPOX était une urgence de santé publique de portée continentale et internationale. Ils ont toutefois rassuré le public sur le fait que le MPOX n’est pas le nouveau Covid -19 et ont souligné que des mesures étaient en place pour contrôler la propagation du virus.
Le Dr Jean Kaseya, directeur du CDC Afrique, a appelé au calme, soulignant que si la variole du singe reste une épidémie, elle peut être contenue grâce aux efforts coordonnés du CDC Afrique, de l’OMS et des autorités sanitaires locales. Il a souligné que le risque pour la population générale est faible. La variole du singe, anciennement connue sous le nom de variole du singe, a été renommée pour réduire la stigmatisation. Il s’agit d’une maladie virale causée par le virus MPOX, apparenté à la variole mais moins grave. La transmission se produit par contact étroit avec des personnes ou des animaux infectés, des objets contaminés, des gouttelettes respiratoires ou des rapports sexuels.
Les symptômes comprennent de la fièvre, une éruption cutanée, des ganglions lymphatiques enflés et des douleurs musculaires. La prévention consiste à se faire vacciner, à éviter tout contact avec des personnes infectées et à maintenir une bonne hygiène. Le traitement comprend l’isolement, les soins de soutien et les médicaments antiviraux. Le confinement et le traitement du virus reposent sur un diagnostic rapide, des campagnes de vaccination et des mesures de santé publique. Cependant, les 570 décès signalés sont le résultat d’une combinaison de facteurs, notamment une détection tardive, des problèmes de santé préexistants et un accès limité aux vaccins.
Le Dr Kaseya a souligné que l’Afrique était prête à gérer la situation et a mis en garde contre le cycle de panique suivi de négligence qui a ravagé l’épidémie en 2022. Il a également exhorté les pays à ne pas imposer d’interdictions de voyage à l’Afrique, rappelant à la communauté internationale le traitement injuste des Africains pendant la Covid-19 et soulignant la nécessité de la solidarité. Le directeur régional de l’OMS, le Dr Hans Kluge, a également confirmé qu’il y avait eu une augmentation du variant Clade II, un cas plus fort de MPOX qui a été trouvé sur le continent et dans toute l’Europe, mais n’a pas confirmé le nombre exact. M. Kluge a déclaré que la vaccination de masse et le port obligatoire du masque ne sont pas recommandés. Au lieu de cela, les vaccins devraient être utilisés dans les contextes d’épidémie pour les groupes à haut risque dans les pays les plus touchés et pour aider à créer une immunité collective.
Le Dr Kaseya a également noté que le CDC Afrique a un « plan clair » pour sécuriser 10 millions de doses de vaccin pour le continent au cours des trois prochains mois, les vaccinations commençant la semaine prochaine en RDC et au Nigéria. Le fabricant de vaccins danois Bavarian Nordic transférera la technologie aux fabricants africains, permettant une production locale, augmentant l’approvisionnement et réduisant les coûts. La RDC, épicentre de l’épidémie, représente 96 % des cas et 97 % des décès. Le taux de mortalité élevé est exacerbé par le conflit en cours dans l’est de la RDC, qui a déplacé 1,7 million de personnes depuis 2021, et par un accès limité aux soins médicaux.
L’épidémie s’est propagée en Afrique du Sud, au Kenya, au Rwanda, en Ouganda, au Burundi, en République centrafricaine, au Congo Brazzaville, au Cameroun, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et au Libéria. Fin juillet, le CDC Afrique a signalé une augmentation de 160 % des cas par rapport à l’année précédente. De plus, les épidémies sporadiques de choléra en 2024 et d’autres menaces sanitaires préexistantes ont aggravé l’impact du MPOX, aggravant cette urgence de santé publique.
L’Afrique face à un nouveau défi
Pendant la pandémie de Covid-19, l’Afrique a défié les attentes, en affichant des taux d’infection et de mortalité inférieurs à ceux de nombreuses autres régions. Plusieurs facteurs ont contribué à ce résultat, une population jeune, une action gouvernementale rapide et une vaste expérience des crises sanitaires passées telles que le choléra, l’Ebola et le paludisme.
Malgré des taux de dépistage plus faibles et une sous-déclaration potentielle des cas de Covid-19, la pandémie de Covid-19 a renforcé les systèmes de santé africains, les rendant résilients et proactifs dans les réponses à la pandémie. Ces expériences et capacités sont susceptibles de bien servir le continent contre l’épidémie de MPOX.
Le déploiement du vaccin à partir de la semaine prochaine sur le continent vise à établir une immunité collective, à mieux protéger l’Afrique et à stopper la propagation de la variole. Pour les investisseurs et les entreprises internationales, l’impact économique de la variole ne sera pas le même que celui du Covid -19. Les experts de l’OMS et du CDC Afrique soulignent que la variole est plus contrôlable, les vaccins existants étant facilement disponibles. La priorité actuelle est d’assurer une gestion efficace de l’épidémie et la distribution des vaccins.