C’est un coup de pied dans la fourmilière que vient de botter la société civile dans le partenariat entre l’Etat gabonais et les sociétés ARISE et Olam. Cela, à travers un regard inquisiteur sur le régime desdits partenariats où elle note du bon, mais également du moins bon.
Pour la bonne gouverne, le gouvernement gabonais, dans le cadre de sa politique de diversification économique, a conclu des partenariats (Partenariat-Public-Privé) avec le groupe Arise et le groupe OLAM. Lequel a abouti à la création de GSEZ (38, 5 % des parts détenus par la République Gabonaise et 61, 5% de part revenant au partenaire Arise IIP) ; la construction du Port International d’Owendo (10,39 % des parts pour la République gabonaise, 79, 61 % pour Arise IIP et 10 % des parts STOA infra et Énergie) ; la construction du Port minéralier d’Owendo (10, 39 % des parts des parts pour la République gabonaise, 79, 61 % pour Arise IIP et 10 % des parts par Meridiam- Fonds Français) ; la concession de l’aéroport international de Libreville, co-détenu par la République Gabonaise (38, 5%) et Arise IS (61,6%).
Le partenariat avec le groupe Olam a en outre, abouti à la création de deux sociétés agricoles OLAM-Palm Gabon (Palmier à huile) et Olam-Rubber Gabon (Hévéaculture). La République Gabonaise détient 40 % des parts dans chacune de ses entreprises.
S’il est vrai que ces deux collaborations contribuent fortement à la diversification économique, à la transformation de nos matières premières, à la création des emplois (plus de 35000 emplois directs) et à la lutte contre la pauvreté, il est tout aussi évident que certaines acquisitions ont été faites dans des conditions peu orthodoxes. La Société civile déplore entre autres, le non-respect des dispositions légales en ce qui concerne les droits des travailleurs dans les différents sites desdites entreprises. Elle fustige également les dérapages quant aux non respects des normes de protection environnementale dans les sites d’exploitation agricole et forestière de ces entreprises.
Toutefois, conscient de l’impérieuse nécessité de : préserver les emplois existants, créer de nouveaux emplois pour lutter contre le chômage endémique des jeunes gabonais ; poursuivre et de consolider la politique de diversification de notre économie ; rassurer les employés et d’apaiser le climat de collaboration ; la Société civile appelle à l’ouverture d’un dialogue franc, transparent et constructif entre le CTRI et les groupes Arise et Olam. L’objectif étant de : revaloriser les participations de l’Etat dans les différentes entités ; revisiter les différentes conventions ; améliorer le climat de collaboration et renforcer l’esprit gagnant-gagnant de ces partenariats.
De ce fait, la Société civile recommande un certain nombre de balises aux deux partenaires. Il s’agit de la promotion de la préférence nationale dans l’acquisition des contrats de sous-traitance ; l’amélioration significative des conditions de travail des employés dans le respect des dispositions législatives en vigueur, la lutte contre l’esclavage moderne, et toute forme de discrimination ; l’organisation d’un audit social soit réalisée aux fins de parvenir à un diagnostic global des problématiques et questions critiques concernant les violations des droits humains, notamment les droits socio-économiques.
Elle préconise également un engagement ferme dans des politiques exigeantes en matière de protection et de protection de l’environnement dans leurs zones d’exploitation agricole et forestière ; l’organisation d’une mission d’évaluation environnementale globale faite sous l’égide de la société civile et des cabinets indépendants ; le Financement les projets d’électrification des villages dans les zones impactées. Enfin, pour ce qui est des zones d’exploitation forestière, la société civile recommande la révision des contrats pour une meilleure participation et un contrôle de l’état et une politique de reboisement.
Toutefois, les organisations non gouvernementales se réjouissent du fait que plusieurs initiatives salutaires pour le pays du point de vue socio-économiques sont en train d’être prises et mis en œuvre certes Mais ces projets structurants nécessiteront d’énormes investissements financiers. « Cependant, pour ne plus se retrouver au-delà du plafonnement de la dette qui a embrigadé le pays dans l’extrême pauvreté, la société civile recommande au CTRI d’exiger de la part des apparatchiks de l’ancien régime la restitution immédiate des fonds volés se chiffrant à plusieurs milliards de dollars planqués dans les banques étrangères et les paradis fiscaux, nécessaire à la mise en œuvre des projets socio-économiques du CTRI pour notre essor vers la félicité », concluent-elles.