« On ne cache jamais la lumière du soleil ». La récente sortie médiatique de Mays Mouissi semble bien donner à cette antienne, toute sa dimension pédagogique. L’homme à la critique solidement encrée dans l’ADN (Acide désoxyribonucléique), revient pour saluer à leur juste valeur, les récents acquis de l’économie gabonaise, tout en préconisant des leviers pour la booster davantage. Cela, après une dernière sortie ayant suscité de vifs remous.
Ainsi, selon lui, « Après les récentes crises internationales qui ont instauré un contexte de relance économique un peu partout dans le monde, le Gabon – qui cherchait déjà la route vers la relance il y a sept ans avec une croissance du PIB à 3,9%, passée à 3,1% en 2022 – arpente de nouveau ces sentiers sur fond d’initiatives diverses dont celles liées au climat ».
De l’avis de M. Mouissi, « pour relancer durablement l’économie gabonaise, il faut une croissance plus robuste et plus inclusive qui ne reflète pas uniquement la hausse des prix des matières premières. Seuls un tel changement de modèle et une gestion orthodoxe des finances publiques sont susceptibles de permettre au Gabon d’accélérer son développement ».
Et d’ajouter, « Aujourd’hui, en dehors de l’impact sur les prix des denrées alimentaires, l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie gabonaise est négligeable. Le Gabon doit donc prendre son destin en main et agir pour accélérer son développement ». Dans ce contexte, Mays Mouissi appelle à repenser la stratégie de développement du pays ainsi que ses mécanismes de financement, de façon à obtenir de meilleurs résultats.
Sur le sujet stratégique lié au climat, l’engagement du Gabon, sous l’impulsion du président de la République Ali bongo est aussi à saluer. « Notre pays, en dépit de sa taille et de sa faible population a déjà fait beaucoup d’efforts pour contribuer à la préservation de la planète et de la biodiversité. Nos populations rurales paient le lourd tribu de ces efforts. Cependant, les efforts du Gabon ne lui procurent qu’un très faible bénéfice financier car les pays développés réputés être à l’origine des dérèglements climatiques ne rétribuent pas suffisamment les pays sous-développés qui conduisent une politique éco-climatique offensive. Cette inaction limite de fait les moyens des pays comme le Gabon en dépit de l’activisme diplomatique qu’il démontre sur ces questions. Il est important que les pays à l’origine des dérèglements climatiques rétribuent ceux dont les actions contribuent à corriger leurs fautes », déplore-t-il
Autre atout de taille et non des moindres, la conciliation entre la mise en œuvre des engagements en matière climatique et la nécessité du développement économique. M. Mouissi estime que « le Gabon a l’avantage d’avoir plus de 70% de sa population concentrée dans une dizaine de centres urbains. Cette situation peut favoriser l’application des politiques de préservation de la biodiversité sur une grande partie du territoire tout en assurant le développement des principaux centres urbains ».
Au sujet de l’écosystème entrepreneurial, « Les entreprises gabonaises espèrent une reprise économique plus soutenue cette année. Elles ont également des attentes vis-à-vis de l’Etat notamment l’apurement de la dette intérieure. Le Club de Libreville qui devait être mis en place à cette fin depuis le premier trimestre 2023 est toujours attendu. En outre, l’amélioration de l’environnement des affaires, la simplification des procédures et la suppression de la parafiscalité permettraient aux entreprises gabonaises d’être plus compétitives ».
M. Mouissi salue également la réforme opérée par le patronat avec la création de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG) sur les cendres de l’ex Confédération du patronat gabonais (CPG). Cette mue, selon lui, « semble avoir apporté plus de dynamisme dans la défense des intérêts des entreprises. Celles-ci semblent mieux organisées et la FEG est plus représentative. Mais comme tous les Gabonais, les entreprises attendent l’issue des élections à venir. Leur intérêt est que celles-ci se déroulent de façon apaisée et que le scrutin soit libre et transparent de façon à éviter une nouvelle crise post-électorale susceptible d’affecter l’activité économique », conclu-t-il.