La création de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), il y a huit ans, a permis au Gabon de s’inscrire sur l’échiquier continental en matière du numérique.
Grace à l’ANINF, en sa qualité de maître d’ouvrage de l’État des activités numérique, le Gabon a fait une entrée plus que réussie dans la société de l’information.
Selon les experts, sa forte implication dans la construction d’infrastructures numériques majeures se veut à la dimension des ambitions du pays. Elle a ainsi permis le développement et la sécurisation du système d’Information de l’État ou encore, la gestion efficace du spectre de fréquences radioélectriques.
Essor du Gabon numérique
Depuis 2000, l’institution a relevé de nombreux défis pour atteindre ses objectifs qui lui étaient assignés. Car, à cette date, le Gabon comptait peu d’infrastructures pour supporter les nouveaux réseaux de télécommunications large bande et de nouveaux services. En outre, le pays ne disposait pas d’une réelle stratégie de développement des nouvelles technologies sur l’étendue de son territoire.
Le tournant décisif
En 2009, le gouvernement a ainsi donné le ton à cette nouvelle donne, à travers le plan sectoriel Gabon numérique, déclinaison du Plan stratégique Gabon émergeant (PSGE). Il a intégré le développement socio-économique du Gabon et son positionnement sur la scène internationale qui dépendaient largement de sa transition réussie vers une société de l’information, dans sa feuille de route.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la création de l’ANINF avec des missions bien identifiées. Pour les pouvoirs publics, c’était l’occasion de prendre en main, le destin numérique du pays. Cela, afin de faire du développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), une priorité pour les 15 années à venir. Cela, afin de combler le manque de programmes et de politiques en faveur de ce secteur et développer rapidement les infrastructures et les solutions innovantes nécessaires.
Vecteur du développement numérique
Au fil des années, l’Agence s’est imposée comme un des acteurs majeurs de la construction du Gabon numérique. Elle a collaboré au sein de plusieurs chantiers, contribuant ainsi à la transformation digitale du pays.
En huit ans d’exercice, sur le volet infrastructures haut débit, elle a permis l’avènement de plusieurs réalisations à l’instar du raccordement du pays à un deuxième câble de télécommunications sous-marin Africa Coast to Europe (ACE), de la mise en place d’un point d’échange Internet, et du Réseau national fibre optique.
On cite également la réalisation du Backbone national gabonais (BNG) avec la liaison, Libreville -Port-Gentil, le Réseau de l’administration gabonaise (RAG) et la composante Gabon du réseau sous régional Central african backbone (CAB4), qui relie aujourd’hui les villes de Libreville à Franceville, avec une sortie sur le Congo, pour ne citer que celles-là.
Grâce au développement de toutes ces infrastructures, le Gabon est aujourd’hui devenu le leader dans le secteur des TIC en Afrique centrale et de l’Ouest. Le pays revendique également le 6eme rang continental, après l’Île Maurice, les Seychelles, l’Afrique du Sud, le Cap vert et le Botswana.
Impact sur le secteur des services
L’une des principales conséquences visibles de ces améliorations, est la baisse du coût de l’accès à Internet, fourni par les différents opérateurs aux populations. Ce dernier a été divisé par 10 depuis 2010 et le nombre d’abonnés a été multiplié par sept.
La couverture nationale se poursuit. Six provinces du pays (Estuaire ; Moyen Ogooué ; Ogooué Ivindo ; Ogooué Lolo ; Haut- Ogooué et le Woleu-Ntem), sont interconnectées en haut débit, ainsi que plus de 310 sites administratifs. Dans cette lancée, après le Congo, le Gabon sera interconnecté au Cameroun et à la Guinée Équatoriale au mois de mai prochain.
Au regard de ces acquis, force est donc de constater que ces investissements lourds consentis par le pays, avec le concours de partenaires internationaux, à l’instar de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD)… commencent à porter leurs fruits.
En juin 2018, le taux de pénétration de la téléphonie mobile se situait à 157% avec 2 829 165 abonnements et pour l’accès à l’internet, il était de 105% avec 1 888 672 abonnements. L’accompagnement des entités administratives pour leur modernisation (e-gouvernement) se poursuit également, avec le concours des Directions centrales des systèmes d’information.
De nouveaux services aux usagers ont vu le jour. Au titre desquels, le e-tax, e-visa … Ces solutions dites innovantes, facilitent le quotidien des populations et améliorent également les conditions de travail des agents publics.
Les premiers résultats perceptibles n’ont été possible que grâce au leadership de sa Direction générale, à une main d’œuvre qualifiée et une organisation en constante adaptation.
Enfin, pour poursuivre ses missions et rendre effectifs les autres projets du portefeuille projets que lui a concède le Plan Gabon numérique (Datacenter, e-administration…), l’institution indique néanmoins avoir besoin d’actionner d’autres leviers.
Il s’agit entre autres : de l’engagement renouvelé des pouvoirs publics, d’une meilleure adaptation de sa gouvernance et son organisation au contexte actuel et enfin de nouveaux partenariats « gagnant-gagnant ».